Créé en 2008, à l’initiative de la gendarmerie, le Forum International de la Cybersécurité (FIC) est un événement de référence en matière de sécurité. En 2019, le 11e salon du FIC s’est tenu au Grand Palais de Lille et avait pour thème la « sécurité et la protection des données personnelles, dès la conception ».
Présente comme chaque année sur le stand du ministère de l’Intérieur, la gendarmerie a notamment mis à l’honneur les innovations portées par l’IRCGN. Deux projets ont été présentés : TACS et la photogrammétrie 3D. En outre, l’IRCGN a activement participé à la table ronde sur le thème de la cybersécurité « byDesign » des objets connectés.
L’unité d’expertise « Traces manufacturées » du département Microanalyse (IRCGN/MCA) apporte son concours aux enquêteurs dans le cadre de vols avec effraction, dégradations, etc. Lors du salon, elle a présenté une maquette, qui constitue la première partie du système TACS. Il s’agit d’un système optique permettant de visualiser et de capturer des images en haute résolution des traces laissées par un outil sur un support plus mou, avec lequel il a été mis en contact.
A ce jour, l’ensemble des comparaisons de traces d’outils se fait de manière manuelle. Les rapprochements entre plusieurs procédures reposent essentiellement sur la mémoire du technicien et la perspicacité des enquêteurs. Le développement de ce système a, ainsi, pour objectif majeur de renforcer les capacités de traitement des experts en traces d’outils. Il s’agit notamment de faire le lien entre l’outil utilisé et les traces retrouvées sur différents lieux d'infraction. Sa mise en place assurera ainsi une uniformité et une qualité des images des traces, en vue d’une comparaison automatisée.
Crédit photo : BRC F. Garcia
Le département Signal-Image-Parole (IRCGN/SIP), spécialisé notamment dans la fixation des scènes de crime (modélisation 3D, visites virtuelles, etc), utilise diverses techniques dont la photogrammétrie. Le principe est simple : photographier une scène ou un objet sous tous ses angles afin d’en construire le modèle 3D.
La nouveauté proposée par ce département est de donner accès à cette technique directement aux enquêteurs sur le terrain. A l’aide de leur téléphone de service, les militaires seront très prochainement en mesure de capturer toute trace ou indice et de la modéliser en 3D en quelques minutes seulement.
L'intérêt de modéliser les traces et indices en 3D est d'améliorer la documentation des scènes de crimes, de favoriser les comparaisons faites par les experts (de traces de semelles, de traces de pneumatiques, de visages) et de prendre des mesures a posteriori.
Les objets connectés détournés de leurs usages premiers par malveillance, introduisent de nouveaux risques et menaces d’atteinte numérique et économique. Peu visible à l’exception des plus populaires d’entre eux comme les objets de vie, ils s’invitent, digitalisent et participent à notre quotidien. Les objets connectés amènent des menaces similaires à celles rencontrées dans les systèmes d’information classiques : la perturbation du fonctionnement nominal, un détournement de l’usage premier, un accès illégal aux informations échangées et la prise de contrôle d’un système. Ce phénomène est amplifié par la diffusion accélérée de dispositifs composites dans un écosystème anarchique, souffrant d’une insuffisance de vision globale en matière de sécurité.
A ce titre, une table ronde organisée autour du thème de la cybersécuerité « by design » des objets connectées s’est tenue lors du FIC 2019, en présence d’acteurs de l’industrie, du conseil, de la recherche et des services de l’État dont le département Informatique-Electronique (IRCGN/INL).
La Gendarmerie Nationale participe ainsi activement au suivi et à la lutte contre l’usage détourné des objets connectés. Le PJGN a créé un plateau d’investigation (le PIOC) afin de fédérer ces forces dans la lutte contre la criminalité numérique et offrir aux enquêteurs de terrain les moyens techniques pour l’investigation criminalistique. Elle a également mise en place l’Observatoire Central des Systèmes de Transport Intelligents (l’OCSTI) dans le suivi de ce phénomène et l’animation d’un réseau de correspondants industriels concernés par ce nouveau challenge.