Le zonal taping : quand les fibres deviennent des indices

  • Par Contributeur 380991
  • Publié le 20 mars 2018, mis à jour le 13 juin 2023

Utilisée depuis plusieurs années hors de nos frontières, la technique de prélèvement du « zonal taping » ou « taping 1 : 1 » a largement fait ses preuves, au travers d'affaires médiatiques (en Belgique et en Grande Bretagne notamment). Compte tenu de ces résultats, le département Microanalyse de l'IRCGN s'est investi afin de développer cette technique en France en assurant la formation des TIC.

Basée sur des prélèvements par bandes adhésives pré numérotées, elle a pour objectif principal de préserver tout élément matériel présent sur une victime aux fins d'analyse et en particulier les fibres transférées à partir des matières textiles en lien étroit avec les faits (vêtements suspect, véhicule, etc.).

L'intérêt d'appliquer cette technique est tout d'abord de récolter à titre conservatoire les fibres cibles, c'est à dire les fibres étrangères aux vêtements de la victime en relation avec les faits, ensuite de les cartographier afin de déterminer les zones de contact, de proposer une investigation déductive (i.e. orienter les enquêteurs vers des matières textiles à rechercher et à saisir dans le cadre de perquisition) et enfin d'effectuer une analyse comparative.

 

 

Depuis 2012 au cours des stages initiaux et de perfectionnement, la communauté TIC est formée aux conditions de mise en œuvre de cette technique et sensibilisée sur les résultats à attendre. Pour ce faire, les consommables spécifiques et nécessaires à son application sont mis à disposition de chaque Cellule d'Investigation Criminelle (CIC) formée. Le kit prêt à l'emploi est composé en particulier de 200 bandes adhésives numérotées et de feuilles plastiques transparentes nécessaires pour l'application des bandes adhésives après prélèvements. Ne figurant pas sur le marché PTS, le recomplètement est assuré à la demande des unités par le département Microanalyse de l'IRCGN dès la mise en œuvre du kit sur scène de crime.

 

Kit de prélèvement

 

Avant le déploiement au sein des CIC, cette technique a été mise en œuvre et exploitée par le département Microanalyse dans le cadre d'une découverte de cadavre le 06 février 2012 à VILLENEUVE DE RIVIERE (31). Le corps d'une femme partiellement dénudée est découvert sur un chantier de construction d'une maison de retraite.

Rapidement un individu est interpellé et placé en garde à vue par par les enquêteurs de la SR de TOULOUSE qui saisissent les vêtements que le suspect était susceptible de porter au moment des faits.

L'examen de l'ensemble des supports saisis (bandes adhésives appliquées et vêtements de la victime et du suspect) a permis de mettre en évidence un transfert croisé (40 fibres concordantes) avec une valeur indiciale très forte pour les fibres présentes (combinaison coton marron/polyester rouge peu commune).

Depuis sa mise en place au sein des CIC, ces kits ont déjà été utilisés par les CIC sur scène de crime à titre conservatoire et feront l'objet d'analyse par le département Microanalyse en fonction des résultats des investigations menées.

 

Au final, cette technique est la plus adaptée pour conserver les fibres prélevées sur scène de crime et en fonction du contexte de l'affaire, elles pourront contribuer à une avancée significative dans certains dossiers criminels lorsque d'autres indices traditionnels resteront muets. De plus, il est important de signaler que ces bandes adhésives ne sont pas destructives pour la recherche d'un ADN et que l'examen de ces supports offre la possibilité de mettre en évidence tout autre élément, non visible à l’œil nu, présent sur la victime (petite goutte de sang, particule métallique, etc.) et susceptible d'intéresser l'enquête.

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