L’identification de personnes décédées par les empreintes digitales

  • Par Contributeur 249519
  • Publié le 28 mars 2017, mis à jour le 13 juin 2023

Lors de la découverte d’un corps, Il est souvent nécessaire de recourir aux empreintes digitales, aux données dentaires ou aux profils ADN afin d’identifier la victime. Dans le cadre de l’identification de personnes décédées, le protocole INTERPOL ne reconnaît que 3 éléments primaires d’identification (i.e moyen d’identification permettant à lui seul de prononcer une identification formelle): l’ADN, les empreintes digitales et l’odontologie. Les empreintes digitales demeurent actuellement le moyen le plus rapide pour identifier une personne décédée.

  

Comment réalise-t-on des relevés sur un corps ?

Lorsque le corps d’une personne décédée est découvert, ce dernier est généralement conduit dans un institut médico-légal où les différentes opérations relatives à son identification peuvent avoir lieu. La première étape consiste à nettoyer les mains pour retirer tous les éléments extérieurs (terre, poussière…) et substances présentes à la surface de la peau. Une fois séchées, les relevés sont effectués après encrage des zones d’intérêt (zones digitales et palmaires) et transférés sur une feuille papier dédiée à cet effet. C’est d’ailleurs de cette manière que sont réalisés les encrages sur une personne vivante. Il est également possible d’utiliser une poudre noire à la place de l’encre et de la transférer au moyen d’une étiquette autocollante. La difficulté de cette opération réside dans l’installation de la rigidité cadavérique, les doigts devenus rigides gênent alors l’accès aux parties internes de la main.

 

Encrage digital réalisé sur étiquette
Exemple de relevé décadactylaire post-mortem

 

Toutefois, lorsque le corps a été soumis à des facteurs environnementaux particuliers (immersion, chaleur, incendie…) ou que l’état des mains s’est dégradé, il s’avère alors nécessaire de procéder à des techniques de restructuration des doigts pour pouvoir effectuer un relevé. C’est notamment le cas lors de l’identification des victimes de catastrophes. Ces techniques, réalisées avant le poudrage ou l’encrage, permettent notamment de regonfler les chairs et de redonner la souplesse nécessaire à la surface de la peau.

 

La qualité des encrages est ensuite contrôlée et l’opération est répétée jusqu’à obtenir un relevé décadactylaire ou palmaire de qualité suffisante.

 

Est-il toujours possible d’obtenir un relevé exploitable ?

Il est possible de procéder aux relevés décadactylaires et palmaires sur une personne décédée lorsque l’épiderme ou le derme sont encore présents à la surface des mains.

Le derme correspond à la couche profonde de la peau. C’est la matrice de l’empreinte digitale. Il est composé d’eau et de glycoprotéines et confère sa souplesse et son élasticité à la peau. Sa vascularisation et la présence des glandes lui permettent d’assurer des fonctions de thermorégulation et de cicatrisation. L’épiderme correspond, quant à lui, à la couche superficielle de la peau et supporte le dessin papillaire à sa surface. Il est composé de 5 couches de cellules qui se renouvellent en 3 à 4 semaines. L’épiderme correspondant à la projection du derme à la surface de la peau, il est possible d’effectuer des relevés aussi bien à partir du derme que de l’épiderme.

Toutefois, lorsque le derme ou l’épiderme sont absents ou trop dégradés, il n’est alors plus possible d’obtenir de relevé exploitable.

 

D’où proviennent les données de comparaison ?

Les relevés décadactylaires et palmaires effectués sur un corps sont comparés aux données ante-mortem disponibles fournies par les enquêteurs. Elles proviennent généralement, dans l’ordre observé des demandes effectuées :

- de fichier administratif lorsque la personne est détentrice d’un passeport biométrique ou d’une carte d’identité ; les données sont alors transmises respectivement par l’Agence Nationale des Titres Sécurisés pour les passeports, et les préfectures pour les cartes d’identité ;

- de traces digitales relevées au domicile de la personne supposée décédée ;

- de fichier judiciaire comme le Fichier Automatisé des Empreintes Digitales (FAED) .

 

Où sont effectuées ces opérations ?

Les experts du département procèdent à ces techniques lors de l’autopsie des corps au sein d’instituts médico-légaux ou sur les lieux d’une catastrophe.

 

L’identification à l’ère du numérique ?

Désormais, de nouveaux capteurs permettent de scanner les empreintes des personnes décédées afin d’obtenir des encrages de bonne qualité, de façon plus rapide et directement exploitables par des systèmes automatisés d’identification. Même si ces scanners ne remplaceront jamais l’intervention de l’expert, ils permettent un gain de temps précieux notamment dans le cadre de l’identification de victimes de catastrophe (catastrophe naturelle, industrielle, accident de transport collectif, attentat …).

 

Ces opérations sont réalisées en respectant scrupuleusement la dignité de la personne décédée. L’objectif des experts en dactyloscopie est ainsi de procéder à l’identification formelle de la victime afin de permettre aux enquêteurs, sous le contrôle du magistrat mandant, d’en informer les proches du défunt, et de permettre la restitution du corps le plus rapidement possible.

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