Les cryptojetons

Le 9 février 2021, l’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l'information (ENISA) publiait un rapport intitulé « Crypto Assets » où elle y présente les cryptomonnaies sous un aspect technique, reproduit ci-après.Le 9 février 2021, l’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l'information (ENISA) publiait un rapport intitulé « Crypto Assets » où elle y présente les cryptomonnaies sous un aspect technique, reproduit ci-après.

Les cryptomonnaies sont, pour les plus connues comme le Bitcoin ou l’Ethereum, basées sur la technologie de chaîne de blocs (blockchain), qui repose elle-même sur un dispositif d'enregistrement électronique partagé (Distributed Ledger Technologies – DLT). Ce dispositif permet d’enregistrer de manière décentralisée, redondante et simultanée des transactions successives tout en assurant la sécurité et la fiabilité des informations (source de la transaction, son destinataire, son contenu, sa date d’exécution…). Le rapport de l’Agence met en avant les technologies qui contribuent à ces conditions de fiabilité et de sécurité.

La sécurité de la chaine de blocs

La fonction de hachage cryptographique (cryptographic hash functions) est la première technique employée par la technologie DLT, elle permet de chiffrer des données de tailles (3, 20, 500 caractères) ou nature (image, vidéo, etc.) variables dans un haché de taille fixe (256 caractères). Cette méthode de chiffrement présente trois avantages : elle est résistante à la pré-image (le haché est résistant aux attaques de force brute), résistante à la seconde pré-image et aux collisions (un même haché ne doit pas correspondre à deux ensembles de données différents).

Plusieurs autres techniques peuvent venir renforcer la sécurité ou la confidentialité des informations telles que la signature électronique (digital signature), le Byzantine Agreement, la preuve à divulgation nulle de connaissance (zero-knwoledge proof), le secret réparti (secret sharing), le calcul multipartite (muti-party computation), l’arbre de Merkle (Merkle Tree) ou les cryptosystèmes à seuil (threshold cryptography).

La confiance dans la chaine de blocs

Au-delà de la sécurité des données et des transactions, les cryptomonnaies doivent également générer de la confiance en l’absence d’une supervision centrale (non-provisioned blockchain). Dans cette situation, ce sont les utilisateurs qui vont grâce à la technique de la preuve de travail (proof of work) valider successivement, et donc à terme de manière collective, les hachés chiffrés successifs. Cette action correspond à la notion de « minage ». Le risque qu’un utilisateur valide frauduleusement un haché de la chaine n’est pas inexistant : cela devient possible si l’utilisateur dispose de 30% de la puissance de calcul du réseau. Aujourd’hui, sur la chaine de bloc du Bitcoin, le plus important consortium de mineurs totalise 16% de la puissance de calcul disponible.

Lorsque la confiance de la chaine repose sur la pluralité des contributeurs, un système de récompense est mis en place pour renforcer l’attractivité de la chaine : si le bloc validé par le contributeur (mineur), est inscrit à la chaine de bloc, alors il se verra attribuer par un certain nombre de jetons (ie. Bitcoin) et pourra également percevoir un pourcentage des jetons (transaction fees) sur les transactions réalisées par les autres utilisateurs et inscrites sur « son » bloc.

Face à l’évolution des technologies et à l’engouement d’une partie de la société pour les cryptomonnaies, la Commission Européenne a adopté le 24 septembre 2020 plusieurs propositions législatives pour adapter le marché financier. L’Agence Européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l'information s’inscrit dans cette continuité en lançant une série de travaux sur le même thème.

Retrouver le rapport, en langue anglaise, de l’Agence européenne sur son site officiel

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