Gendarme adjoint volontaire au GIGN, c’est possible !

Ils ne sont qu’une petite quinzaine à évoluer au sein du GIGN en qualité de gendarmes adjoints volontaires. Rémi, 25 ans, en a fait partie pendant plus de trois ans, après une première affectation au sein d’un groupe d’investigations cynophile. En novembre dernier, le jeune militaire a quitté la cellule parachutiste du Groupe pour entrer en école de gendarmerie et poursuivre son parcours au sein de l’Institution. Il revient sur son itinéraire et ses aspirations.

Entré en école de sous-officiers en novembre 2022, Rémi, 25 ans, a déjà quelques années au compteur au sein de la gendarmerie. C’est en effet en 2016 qu’il passe avec succès le concours de Gendarme adjoint volontaire (GAV), avant d’intégrer l’école de Rochefort en novembre de la même année. Une décision qu’il prend après avoir échangé avec des gendarmes de sa commune.

« J’hésitais entre la police et la gendarmerie, confie-t-il, mais je savais que je voulais m’orienter dans cette voie depuis longtemps. » En effet, à peine son BAC en poche, Rémy voulait déjà passer le concours. Mais ses parents souhaitant le voir poursuivre ses études, le jeune homme s’engage alors dans un BTS informatique, sans que cela ne le passionne vraiment, ni lui fasse oublier son désir profond.

Mais de la gendarmerie, il ne connaît alors que ce qu’il a pu en voir à la télévision et sur les réseaux sociaux. Sa rencontre avec les militaires de sa brigade locale s’avère décisive et le conduit à opter pour le statut de GAV, « pour avoir un pied dans l’institution ».

Découverte du milieu militaire et de ses valeurs

À l’école de Rochefort, il découvre le milieu militaire, « et tout ce qui va avec : la cohésion, la camaraderie, la vie en communauté et le travail de groupe... »

À l’issue de sa formation, lui qui espère rejoindre un PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie), est affecté au Groupe d'investigations cynophile (GIC) de Grenoble, en qualité de suppléant maître de chien. Une expérience dont il saura tirer le meilleur pendant deux ans et demi : « ça a vraiment été très positif. Nous avions une grande variété de missions, avec l’engagement des différentes technicités : recherche de personnes, défense, recherche de produits stupéfiants… Et comme on travaillait avec beaucoup d’unités différentes, des brigades, l’EDSR (Escadron Départemental de Sécurité Routière), des PSIG… cela m’a permis d’avoir un large aperçu du terrain, de me faire une idée du travail des différentes unités, sans toutefois entrer dans le détail. »

2018 : l’appel à volontaire du GIGN

Puis en juillet 2018, un appel à volontaire pour rejoindre le GIGN tombe sur les boîtes professionnelles. « Le GIGN, on connaît forcément, du moins de nom, mais je n’avais pas vraiment envisagé d’y aller ; pour moi c’était inimaginable, inaccessible... » Pourtant, Rémy fait fi de ses doutes et saute le pas. Il remplit son dossier et se prépare assidûment pour les tests, qu’il passe en février 2019 : « Ce ne sont pas des tests ops, mais une évaluation basée sur les tests TAP (ces derniers regroupent une série d'épreuves qui permet de contrôler le niveau physique des parachutistes, comme la marche course de 8 km en treillis et sac à dos, NDLR) et quelques tests psycho-techniques. »

Reçu, il est alors affecté au Bureau organisation du service (BOS) du GIGN, qui gère, entre autres, la quinzaine de GAV affectés à l’unité. Les jeunes gendarmes adjoints sont principalement dédiés à l’infrastructure, à la coopérative et aux deux camps d’entraînement. « On tourne sur les différents postes. On s’occupe principalement du casernement, de l’entretien des camps, afin qu'ils soient praticables pour les entraînements », explique Rémy. Et puis il y a la cellule parachutiste, chargée du recyclage para et des entraînements des chuteurs, qui emploie deux GAV préalablement formés au pliage des voiles.

« Comme tout le monde », Rémy débute donc à l’infrastructure, jusqu’à ce qu’une place se libère au sein de la cellule « para », à peine un an après son arrivée. Cette fois encore, il tente sa chance et passe avec succès l’entretien de recrutement avec le chef de la cellule. « Une fois affectés à ce poste, on y reste, explique le jeune militaire. Notre principale fonction est de plier les parachutes automatiques pour les militaires qui viennent se recycler et qui n’ont pas la qualification requise pour le faire. Les autres gèrent eux-mêmes leur voile. En moyenne, ce sont près de 600 voiles à plier chaque année. C’est une grosse responsabilité, d’autant qu’on est autonome. » En bonus, les GAV de la cellule ont la possibilité de passer le brevet parachutiste.

Ces sauts se font du côté de Troyes, Au Blanc, à Gap, Pau, ou encore à Agen, en fonction de la météo, des paramètres de saut et de la zone d’entraînement souhaitée. La cellule « para » voyage donc pas mal : en moyenne trois jours de déplacement par semaine.

Devenir sous-officier de gendarmerie et revenir au G.I.

Mais Rémy trouve quand même le temps de préparer le concours de sous-officier de gendarmerie ; projet qu’il nourrit depuis sa première année en gendarmerie. « Un des avantages d’être GAV au G.I. est de ne pas avoir d’astreinte et de bénéficier, à quelques exceptions près, de nos week-ends. J’ai également été bien accompagné pour passer l’oral, mais aussi concernant mes choix. Le fait d’être au quotidien au contact des opérationnels permet de discuter du concours, des possibilités de parcours de carrière, des choix à faire en sortie d’école en termes de spécialités, de bénéficier de conseils de préparation… En trois ans, j’ai pu récolter beaucoup d’infos. Le seul inconvénient, c’est que je ne connais pas le travail en brigade. »

Car l’objectif du GAV Rémy est désormais de revenir au GIGN d’ici quelques années, cette fois en tant que sous-officier. « Mon projet se précise. Le fait d’avoir un pied ici, de voir le quotidien de l’unité dans sa globalité, d’être en contact avec les ops tous les jours, tout ça m’a poussé à vouloir passer les tests plus tard, peut-être d’ici trois ans. » À cet effet, toujours dans l’idée de se préparer pour parfaire ses compétences physiques et techniques, le jeune homme aimerait intégrer un escadron montagne à l’issue de sa scolarité.

« À part intégrer les forces de sécurité intérieure, pour être au service de la population, de la France, je ne me vois pas faire autre chose. C’est devenu encore plus logique en étant GAV », conclut humblement Rémy, attribuant son parcours sans faute à de nombreux concours de circonstance en sa faveur.

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