la cellule technique d’adaptation opérationnelle

Les artisans de l’ombre du GIGN
Par la capitaine Céline Morin.

Au sein de la Force Appui Opérationnel (FAO) du GIGN, une cellule, armée par deux militaires, transforme, adapte mais aussi crée des équipements uniques répondant aux nombreux besoins spécifiques identifiés par ceux qui interviennent au quotidien.

Leur credo : au cœur de leur atelier, contribuer à l’amélioration des capacités opérationnelles du groupe. Force transverse, la FAO compte sept cellules dont la technicité très pointue et les moyens spécifiques appuient l’ensemble du Groupe. Si  le général Thierry Orosco, commandant le GIGN, la qualifie de « décupleur de capacités », c’est que la FAO est un véritable laboratoire opérationnel qui propose des solutions sur-mesure (et souvent uniques) aux besoins exprimés par les cinq forces qui composent le GIGN. Sa mission consiste à concevoir et à mettre en œuvre les capacités qui permettront au GIGN d’apporter dans chaque cas une réponse opérationnelle globale et la plus exhaustive possible. Parmi ces cellules, on trouve la Cellule  technique d’adaptation opérationnelle (CTAO), véritable atelier pluridisciplinaire où l’on travaille le bois, le métal, le tissu, les matériaux composites et la peinture sous toutes ses formes. Les deux personnels qui la composent, l’ADJ Christian L., électro-mécanicien de métier et le MDC Sébastien L., ébéniste de formation, réparent les matériels détériorés, transforment et adaptent les équipements existants et, souvent, créent même de nouveaux outils en réponse aux demandes exigeantes émanant de l’ensemble des forces. Créée en 2002, la CTAO reçoit quotidiennement les demandes les plus variées dont le CEN Benoît A., chef de la FAO, doit étudier la pertinence, la faisabilité et le coût. Traduire les demandes opérationnelles sans être opérationnelle au sens strict, puisque les militaires de la CTAO ne sont pas « au contact », la cellule se doit d’être en phase avec les enjeux opérationnels du groupe. « Il s’agit de trouver une réponse adaptée à un besoin spécifique, au profit d’une force ou du Groupe, en perfectionnant les équipements ou en inventant des outils adéquats. Améliorer l’existant consiste généralement à travailler l’encombrement, l’ergonomie, la praticité, la rapidité de mise en œuvre des équipements. En termes de création, une des missions récurrentes de nos deux spécialistes est de concevoir des « enveloppes » ou « intégrations » visant à camoufler les capteurs (vidéo, son) ou autres matériels déployés par les opérationnels », explique l’officier. Le prototype est ensuite validé par ces derniers lors d’exercices ou de campagnes d’essai. En fonction des résultats et de la quantité d’équipements à produire, le GIGN (notamment à travers sa cellule « recherche et développement »), peut s’appuyer sur une chaîne cohérente de conduite de projet, menée en lien avec les industriels. La CTAO a, par exemple, à son actif la création d’un dispositif facilitant l’accroche des jumelles de vision nocturne sur le casque des chuteurs opérationnels, la transformation du gilet de combat de la Force sécurité protection ou encore l’aménagement opérationnel des sacs de la Force observation recherche.

Du sur-mesure

Au terme d’artistes, Christian préfère la dénomination d’artisans. S’il convient que les réalisations de la cellule dans le domaine du « camouflage » sont parfois troublantes de réalisme, il estime que tout est question de simplicité, d’efficacité et de fiabilité. « On ne modifie pas fondamentalement l’équipement. On l’adapte aux besoins. Pour la force intervention par exemple, il s’agit surtout de résorber certaines gênes afin de rendre l’équipement optimum et, au final, de gagner en temps, en furtivité et donc en efficacité. Il s’agit parfois de peu de choses », explique l’adjudant. « Derrière chaque création, il y a une réflexion opérationnelle. On travaille à partir d’un cahier des charges précis de façon à apporter une réelle plus-value. Trouver une solution demande de l’imagination, de la créativité, du temps et beaucoup d’essais. Mais ce qui est intéressant, c’est d’être maître de sa réalisation de bout en bout. Au fil du temps, on acquiert de l’expérience et de la pratique ; on devient polyvalent ». Pour élargir le champ de leurs compétences, les deux militaires ont ainsi une réelle part d’initiative et de prospection pour identifier les stages ou formations les plus adaptés à un métier qui reste inhabituel en gendarmerie. « Nous sommes dans une recherche permanente de nouvelles techniques », souligne l’adjudant. « Il faut toujours apprendre et se perfectionner ». Depuis leur atelier, où la routine n’est pas à l’ordre du jour, Christian et Sébastien participent ainsi discrètement mais quotidiennement à la réussite des missions du Groupe.

Recrutement

Dans le cadre du renouvellement des personnels de la cellule, la FAO lancera prochainement un appel à volontaires pour la CTAO. Les candidats doivent répondre aux prérequis physiques (aptitude parachutiste). Ils seront ensuite testés au cours d’une semaine de sélection sur leurs compétences techniques, mais aussi sur leurs qualités humaines. Outre un intérêt pour l’opérationnel et le travail manuel, les candidats devront faire montre de disponibilité, de réactivité, d’inventivité, de persévérance et de pragmatisme.

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