Une coopération efficace entre la gendarmerie et la SNCF

  • Par la CEN Marielle Chrisment
  • Publié le 10 avril 2017
Les risques particuliers de l'intervention en milieu ferroviaire : décharge électrique, percussion par un train.
© Sirpa Gend - MDC C. Gonçalves

90 % des emprises ferroviaires, dont 2 180 gares, étant situées en zone gendarmerie nationale, la gendarmerie et la SNCF ont créé une cellule renforçant leur coopération.

Le trafic ferroviaire représente 15 000 trains et 5 millions de voyageurs par­­ jour. 90 % des emprises, dont 2 180 gares, sont situées en zone gendarmerie. L'ampleur de ces infrastructures et des risques particuliers inhérents entraîne la nécessité d'une coopération gendarmerie-SNCF renforcée.

Opérationnelle depuis début 2015, la Cellule de coopération opérationnelle (Ccoop) a pour mission d'assurer un rôle d'interface entre la gendarmerie et la SNCF. Très active, elle a d'ores et déjà mis en place de nombreux outils opérationnels : procès-verbal ferroviaire, fiche descriptive d’un passage à niveau, mémentos ferroviaires, guide des métaux, Guide d’intervention en milieu ferroviaire (GIMF), etc. Le major Philippe Federak, chef de la Ccoop, précise : « Les brigadiers ignorent souvent que la cellule a accès à de nombreuses données. Son rôle est de faciliter le travail de chacun, il ne faut pas hésiter à contacter son correspondant au sein de cette unité. »

La lutte contre les vols de métaux

Spécialisée dans les atteintes aux infrastructures, l'une de ses missions principales concerne la lutte contre les vols de métaux. Dans ce cadre, la cellule est chargée de dynamiser les échanges de renseignements avec l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante, point de contact national en charge du suivi du plan d'action de lutte contre les vols de métaux. Le capitaine Jean-Marie Le Métayer, commandant la division atteintes aux biens à la Section de recherches (S.R.) de Dijon (21) explique : « La cellule nous a signalé huit faits de vols de câbles au sol sur des installations SNCF, commis entre décembre 2015 et janvier 2016, selon le même mode opératoire. Cela nous a permis d'ouvrir une enquête préliminaire auprès du TGI de Châlons-sur-Saône (71), en co-saisine avec la brigade de recherches de Louhans (71). »

Une aide technique précieuse

Le colonel Dominique Lambert, commandant la S.R. de Dijon, détaille : « Lors de ce signalement, la cellule nous a fourni une cartographie précise des faits sur le réseau, avec une analyse sur la typologie des vols. L’un des intérêts majeurs de la Ccoop est de pouvoir repérer des faits similaires lorsqu'ils concernent une portion étendue du réseau sur plusieurs régions. La plus-value d'une liaison avec la SNCF n'est plus à démontrer. Par exemple, dans le cadre de la cellule d'enquête “Métaux Gevrey” l'an dernier, cela nous a permis d'avoir un appui opérationnel lors des perquisitions à Montpellier (34).

Des représentants de la Surveillance générale de la SNCF (Suge) et des cheminots sont venus nous soutenir, notamment chez les recycleurs de métaux. Ils ont, par exemple, pu identifier des engins spécifiques pour l'entretien des voies grâce aux numéros de série. Les vols ont ainsi été remontés et inclus dans les investigations. À la suite de cette enquête, les peines prononcées sont allées jusqu'à six ans de prison. Par ailleurs, dans les cas de recherches de personnes dans les trains, la cellule permet une diffusion rapide de photos aux contrôleurs. Lors des filatures, elle facilite le contact avec ces derniers. »

L'importance des formations réciproques

Accident de personne, découverte d'un colis suspect, incendie sur les voies, l'intervention en milieu ferroviaire présente des dangers particuliers tels que les risques électriques ou de percussion par un train. Sensibiliser les unités de gendarmerie aux spécificités de l'environnement ferroviaire est donc essentiel. De même, faire connaître aux acteurs ferroviaires les contraintes policières et judiciaires est primordial afin de ne pas compromettre les investigations. Les agents sont ainsi sensibilisés à la gestion d'une scène d'infraction, au dépôt de plainte et à la prise en compte d'un événement ferroviaire par les forces de l'ordre. Le lieutenant-colonel Frédérik Sauge-Merle, officier de liaison à la SNCF, précise : « Nous cherchons à transmettre des informations opérationnelles auprès du plus large public, cheminots comme gendarmes, et à “diffuser du ferroviaire” dans le système gendarmerie (LRPGN, BDSP, enseignement numérique en lien avec le CPMGN). Le développement d’une application ferroviaire sous Néogend devrait permettre d’améliorer la prise en compte de ce milieu spécifique par les gendarmes. »

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