Guadeloupe : les gendarmes font une pêche stupéfiante !

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 21 décembre 2020
© COMGEND Guadeloupe

Le 12 décembre dernier, les gendarmes de Guadeloupe ont interpellé sept malfaiteurs qui, depuis plusieurs années, se livraient à un trafic de stupéfiants et de lambi, une espèce de mollusque protégée en raison de sa rareté.

De prime abord, difficile de voir un lien entre les stupéfiants et les fruits de mer… si ce n’est le profit qu’ils peuvent rapporter à leurs revendeurs ! Alors pourquoi restreindre la vente à l’un ou l’autre ? En Guadeloupe, les malfaiteurs l’ont bien compris. Mais c’était sans compter l’efficacité des gendarmes qui, au terme d’une enquête de plusieurs mois, ont mis fin à un vaste trafic de stupéfiants et de crustacés, le lambi, lors d’une opération judiciaire d’ampleur menée le 12 décembre dernier.

Deux ans d’enquête…

En novembre 2018, les gendarmes de Guadeloupe débutent une enquête préliminaire portant sur l’existence d’un trafic de stupéfiants orchestré par un habitant de Baie-Mahault. Rapidement, il apparaît que les produits sont importés en Guadeloupe à partir des îles environnantes, telles que La Dominique, Saint-Kitts, Nevis ou encore Antigua.

Face aux éléments probants, une information judiciaire est ouverte un an plus tard, auprès du Juge d’instruction près le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, pour trafic de stupéfiants et blanchiment. Pendant deux ans, les investigations sont approfondies et permettent de confirmer l’existence du trafic. Mais au cours de celles-ci, les enquêteurs mettent également en lumière un trafic de lambis, un coquillage particulièrement prisé sur l’île.

Plus d’une trentaine d’approvisionnements sont recensés, représentant ainsi une quarantaine de tonnes de chair. À 17 euros le kilo, l’affaire est rentable ! D’autant plus qu’en raison de la rareté de la ressource, la pêche a été interdite par arrêté préfectoral pour l’année 2020/2021. Afin de transporter la marchandise, les malfaiteurs se rendaient en mer et la débarquaient notamment dans des criques désertes ou difficiles d’accès.

Interpellation réussie !

Le 12 décembre, une opération judiciaire est déclenchée. Sur place, des enquêteurs de la Section de recherches (S.R.), des fonctionnaires des douanes (équipés d’un moyen nautique), des gendarmes des compagnies de gendarmerie du Moule, de Pointe-à-Pitre et de Saint-Claude, de l’Antenne GIGN, une équipe cynophile et le service de la translation, en charge des transfèrements, sont mobilisés. Au total, une soixantaine de personnels sont présents.

À 19 heures, alors que les suspects reviennent d’un transbordement en pleine mer, le top est lancé : sept individus sont interpellés. Au cours des perquisitions, les enquêteurs mettent la main sur 1 393 kg de chair de lambi, d’une valeur de près de 35 000 euros, 7 kg d’herbe de cannabis, 3 500 dollars et 1 500 euros. Au titre des avoirs criminels, un bateau et cinq véhicules sont également saisis.

À l’issue de leur garde à vue, les sept mis en cause ont été déférés devant le magistrat instructeur. Cinq d’entre eux ont été placés en détention provisoire et les deux autres sous contrôle judiciaire.

En mettant fin aux agissements de ces sept malfaiteurs, les gendarmes ont fait d’une pierre deux coups. D’une part, la lutte contre les stupéfiants est une priorité nationale car, en plus de constituer un enjeu sanitaire majeur, elle se place comme une mesure sécuritaire centrale, les trafics alimentant de nombreux réseaux de délinquance. D’autre part, les gendarmes ont pleinement contribué à la protection de l’environnement et à la préservation des espèces en voie de disparition. Une belle action donc, qui démontre la capacité de la gendarmerie de Guadeloupe à #RépondrePrésent.

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