Femmes combattantes : sept héroïnes méconnues de l’Histoire
- Par le chef d'escadron Sophie Bernard
- Publié le 29 avril 2022
Si Marie-Laure Buisson a souhaité dresser le portrait de sept femmes combattantes, c’est peut-être parce qu’elle en est également une à sa façon.
Ayant d’abord exercé pendant plusieurs années comme avocate en droit des affaires, Marie-Laure Buisson a ensuite œuvré pour différents projets humanitaires à travers le monde en tant que déléguée générale adjointe de la fondation Véolia, avant de créer sa propre fondation en faveur des blessés de guerre et des peuples opprimés. Défendre et aider les plus faibles, c’est donc une seconde nature chez elle.
Comptant quatre grands-oncles ayant servi dans l’armée, elle a développé une passion pour le monde militaire, notamment à travers son année de formation en tant qu’auditrice à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), puis en devenant colonelle de la réserve citoyenne de l’armée de l’Air et « marraine » du 4e Régiment de la Légion Étrangère. Un honneur pour Marie-Laure, puisque ce titre n’avait jusque-là été accordé qu’une seule fois dans l’histoire de la Légion, en 1943, à Leïla Hagondokoff, Comtesse du Luart, marraine du 1er Régiment Étranger de Cavalerie.
Sur la trace des héroïnes restées dans l’ombre
Une nuit, alors que Marie-Laure souffre d’une insomnie, elle allume la télévision. « Je commence à regarder un reportage sur Arte à propos de Susan Travers », se souvient-elle.
Cette femme, issue d'une famille d'aristocrates, s’est engagée au côté de la France Libre durant la Seconde Guerre Mondiale, devenant chauffeur du général Koenig. Elle a joué un rôle majeur en juin 1942 lors de la bataille de Bir Hakeim, qui a mis un terme à l'avancée de l'Afrikakorps de Rommel, permettant par la suite le débarquement des Alliés sur les côtes du sud de la France. « Elle a participé à la bataille de Libye dans des conditions terribles, bravant les tempêtes de sable et la chaleur atroce. Mais, parce qu’elle a eu une aventure avec le général Koenig, il y a eu une volonté de l’éliminer de l’Histoire. J’ai vraiment ressenti de l’indignation et de la peine pour cette femme admirable », explique l’auteur. Marie-Laure fait quelques recherches et s’aperçoit qu’il y a bien d’autres héroïnes restées dans l’ombre. Elle veut raconter leur histoire et décide que son arme à elle sera le stylo.
Un long travail d’investigation
« J’ai passé trois ans à faire des recherches et à fouiller dans les archives en me déplaçant un peu partout. C’était compliqué, car cela reste un sujet sensible, et je n’avais pas encore acquis de légitimité dans le domaine. » Elle effectue un long travail d’investigation, qui lui vaut notamment de partir en Israël, sur les traces de Hannah Szenes, une poète qui avait fui la Hongrie antisémite, pour finalement y revenir en tant qu’agent secret britannique quand les nazis l'ont envahie.
Elle parvient également à rencontrer Geneviève de Galard, « l’Ange de Diên Biên Phu », qui a été infirmière dans l’armée de l’Air durant la guerre d’Indochine, ou encore « Cassiopée », une étudiante française qui a suivi une formation spéciale dans l'armée, avant d’être envoyée au Mali, dans le cadre de l'opération Barkhane, pour espionner les djihadistes touaregs. « Toutes ces femmes ont un courage phénoménal. À la recherche d’un sens dans leur vie, elles se sont engagées naturellement pour protéger leur patrie, comme elles protégeraient leur famille, sans rien attendre en retour », remarque Marie-Laure.
Une source d’inspiration pour les générations futures
Si elle désigne son ouvrage comme « un acte de gratitude, car nous sommes libres grâce à ces femmes », l’auteur aimerait qu’il soit également une source d’inspiration pour ses lecteurs. « Je crois beaucoup à la valeur de l’exemple. Ces femmes ne parlent pas, mais elles agissent. Je trouve cela important qu’elles soient reconnues pour les générations suivantes. »
Et aux jeunes femmes qui hésiteraient à s’engager, elle n’a qu’un seul conseil : « Écouter son instinct. Tout le monde peut devenir une héroïne. L’armée ou une maison comme la gendarmerie, avec un tel esprit de corps, cela vous donne une colonne vertébrale qui permet d’être portée durant toute sa vie ! »
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